Edouard Kazmierski, dont le père était cordonnier, naquit à Poznan en Pologne, le 1er octobre 1919. Après l' école élémentaire, il dut gagner sa vie et aider ses parents. il travailla comme commis de magasin, puis comme mécanicien. En même temps, il fréquentait l' oratoire des Salésiens. Il put ainsi développer ses dons musicaux et mieux se former à la doctrine catholique.
La Foi que ses parents lui avait transmise se raffermit. Il devint un jeune chrétien équilibré, guidé par l' esprit salésien. Il avait une grande dévotion eucharistique et aimait spécialement Notre Dame. Il participa à l' âge de quinze ans au pélerinage de ND de Czestochowa, dont il parcourut les 500 km à pied. Il était président du cercle de saint Jean Bosco et enthousiaste de vivre sa Foi auprès de ses amis. Il aimait aussi chanter dans la chorale ou en solo, car il possédait une voix magnifique. Il composait aussi...Il était prudent, sobre et bienveillant de caractère, solide et cohérent dans ses convictions.
Lorsque son pays fut envahi par l' armée allemande, il n' eut aucune haine pour ses persécuteurs. Il fut arrêté en septembre 1940 avec quatre autres compagnons, sous la fausse accusation de haute trahison. Le groupe des Cinq de Poznan, tels qu' ils furent nommés, se souda dans la prière. Ils furent tous décapités à Dresde, le 24 août 1942, jour où l' on se souvient de la protection de Marie-Auxiliatrice. Ces jeunes gens qui avaient la vocation sacerdotale trouvèrent la vocation du don de soi ultime. Une heure avant de mourir guillotinés, ils avaient eu la permission d' écrire à leurs familles. Dans leurs lettres, ils s' offraient comme victimes, suivant l' exemple du Seigneur.
Edouard avait écrit à ses parents : " Remerciez le Sauveur, car il m' a permis de faire pénitence, raffermi par le Corps du Christ, en ce jour de fête de Marie-Auxiliatrice. Rendez grâce à Dieu pour son infinie miséricorde. Il m' a donné la paix. Je suis maintenant pacifié et je m' en vais, quittant ce monde selon sa sainte volonté. Il est tellement bon qu' il me pardonnera. Au-revoir au Ciel tant désiré ! Votre fils et frère très aimant, Edouard. "
Ses autres compagnons étaient :
Czeslaw Jozwiak, né le 7 septembre 1919 :
Fils d' un fonctionnaire de police, il travaillait dans un magasin de cosmétique. Il était le dirigé du Père Augustin Piechura qui l' aidait dans le discernement de sa vocation. Il animait un cercle oratorien pour la jeunesse. D' après le témoignage de ses camarades lors de son procès de béatification, il avait une " âme de cristal ". Il était d' une totale pureté.
Edouard Klinik, né le 21 juin 1919 :
Après ses études chez les Salésiens d' Oswiecim, il passa son baccalauréat à Poznan et il travailla ensuite dans une entreprise de bâtiment pendant l' occupation allemande. Il fréquentait l' oratoire salésien de Poznan avec son frère cadet. Sa soeur, Soeur Marie, religieuse chez les Ursulines de Jésus Agonisant, témoigna par la suite qu' il y approfondit sa Foi. Dans le groupe des Cinq, c' était le plus sérieux et le plus posé. Il communiait régulièrement et aimait prier la Sainte Vierge.
François Kesy, né le 13 novembre 1920 à Berlin, où son père était charpentier :
De retour en Pologne, la famille s' établit à Poznan, où son père travailla dans une centrale électrique. François avait l' intention d' entrer au noviciat des Salésiens. Ne pouvant poursuivre des études à cause de l' occupation allemande, il trouva un emploi dans une usine. Comme ses autres amis, il animait des cercles de jeunesse pendant ses heures de loisir. Il avait une grande admiration pour l' oeuvre de Don Bosco. Il était sensible et de santé fragile ; mais il était toujours joyeux et plutôt tranquille. Il communiait presque tous les jours et récitait le rosaire le soir.
Jarogniew Wojciekowski, né le 5 novembre 1922 :
Le plus jeune des Cinq, il était né à Poznan où son père tenait une parfumerie. Mais la situation familiale empira lorsque son père, alcoolique, abandonna sa famille. Jarogniew dut déménager chez sa soeur aînée. Il trouva un soutien solide chez les Pères Salésiens, dont il partageait les activités avec enthousiasme. Il était enfant de choeur, partait en colonie de vacances avec eux et jouait du piano. Il se distinguait des autres par la constance de sa bonne humeur et son esprit d' apostolat énergique. Au fil des années, il devenait plus méditatif et recevait la communion tous les jours.
Ils furent béatifiés tous les cinq par Jean-Paul II, le 13 juin 1999.